En Occident, la dimension initiale de l’acte théâtral est la tragédie, au sens rigoureux d’une confrontation entre l’humain et le divin, autrement dit : entre l’immanence et la transcendance. Après Eschyle et Sophocle, dès Euripide, le geste tragique s’affaisse jusqu’à devenir la scène des seules passions humaines (d’une envergure grandiose chez Shakespeare ou Racine) puis s’estompe dans un « art dramatique » dont Artaud dénonce la vanité psychologique à l’image d’un « suicide où le monde glisse sans s’en apercevoir » : nous y sommes…

Les deux pièces publiées au Grand Souffle peuvent se voir comme les deux extrémités d’un arc où vibre l’imp(a)nsable de la tragédie humaine : de la Nuit annoncée dans l’Œdipe de Sophocle, telle que la transmet Hölderlin à notre modernité, au Trou d’aurélien réal qui convoque l’édifice du savoir humain à sa faillite intégrale, c’est la tragédie de la pensée elle-même que nous recevons et l’inconnu qui l’assaille…

 Qu’est-ce que la tragédie d’être humain et par quoi s’opère sa transmutation, tel est notre fait.

LE TROU - Aurélien Réal
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